Années 90

A l’occasion des 10 ans de la Caravane des quartiers, Béatrice Castoriano, Joss Dray et Mehdi Lallaoui reviennent dans cet ouvrage sur l’aventure associative, humaine et culturelle de la Caravane.

Résumé
Des barres de béton plantées là, loin du centre-ville, alignement monotone des fenêtres étroites, rythme discontinu des paraboles, héritage de l’urbanisme des années soixante avec sa touche de modernité : la ” cité “, le ” quartier “, la ” banlieue “. Et puis un jour, la Caravane installe son village de toile pour une nouvelle étape en couleurs : on déroule les cannisses, on tire les câbles, on monte des chapiteaux bariolés ; ici, il y aura la guinguette, là, les spectacles, le trapèze ; ici, on installera la cuisine, et les chevaux, on les mettra là… Bientôt, les petites lumières s’allumeront, définiront un périmètre magique, transformé. Et la vie qui existe, ici, à l’intérieur des cités, comme ailleurs, va se montrer à tous dans un espace de fête. Bientôt aussi descendront les familles, les groupes de jeunes, les gens du centre-ville traversant la ” frontière “, les amis glanés au gré des étapes et devenus caravaniers. Ils viendront écouter concerts et flonflons, s’émerveiller et rire. Une ambiance de dimanche à la campagne, de festival en plein air où on circule suivant ses envies. Mais derrière cette image de fête et de partage, se cachent une organisation exigeante, une réflexion profonde sur la ville. La Caravane, c’est une volonté de refuser la carte postale statique qui souvent lie les quartiers, l’immigration, le chômage et la délinquance. C’est aussi la proposition pragmatique d’une autre politique pour les ” quartiers sensibles “. Une énergie pour surmonter réticences et difficultés et construire des partenariats avec les villes et les associations. Pour tisser à nouveau des liens de proximité et valoriser les potentialités, pour peser afin que les voix des quartiers soient écoutées et faire ainsi que les lieux d’exclusion deviennent espaces de mélange, de confrontation et d’échanges, le lieu de tous les possibles. La Caravane remballe ses chapiteaux. L’étape est terminée. Mais rien n’est fini. On disait le quartier fermé ; on a découvert un quartier qui vibre. Si on voulait bien l’écouter, on pourrait l’entendre vivre. Et on pourrait l’aider à vivre. A vivre mieux. A se vivre. (Source : éditeur)

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