Années 80

Une fille sans histoire

1989-03-28

imache

Tassadit Imache a déjà un livre pour enfants à son actif lorsqu’elle publie le roman « Une fille sans histoire ». Née en 1958 d’une mère française et d’un père algérien, l’écrivaine ne cesse de questionner cette double culture et l’histoire franco-algérienne. Elle déclarera ainsi à propos de cette double appartenance « Je suis née en France au milieu de la guerre d’Algérie, d’une Française et d’un immigré algérien qui s’étaient rencontrés à l’usine. Je suis l’enfant de ces deux-là… des lutteurs forcément ! Héritière illégitime, improbable ? Ou trait d’union en perpétuelle tension ? Le sentiment d’illégitimité s’il ne vous fixe pas dans un doute permanent, vous propulse de toute la force de la nécessité d’être et vous donne donc une liberté particulière. Bien sûr il y a eu ce choc dans l’enfance, mon saisissement devant la violence inouïe de cette histoire-là, celle de la France et de l’Algérie. Mais je n’y ai pas vu que des ombres. Doit-il y avoir une emprise à vie de cette histoire ? Préempte-t-elle la vie de nos enfants, de nos petits-enfants ? Doit-on construire une généalogie de vies fracassées ou fêlées ? Toute identité personnelle est mouvante, on ne fige bien que les morts. Quel que soit l’héritage familial, historique, se construire en tant qu’individu est un défi. Pour peu qu’on renonce à se poser à vie en créanciers de nos parents, de nos grands-parents, de nos « féroces ancêtres ». Je n’ai pas le goût de la dette et du malheur. » (Source : Le Soir d’Algérie, 17/02/2010)

Résumé

C’est par hasard que j’étais tombée sur le portefeuille. Machinalement, je l’avais vidé. J’en avais sorti de vieux papiers : une carte de Sécurité sociale… un certificat de résidence… une carte de nationalité algérienne… une lettre de la Caisse d’assurance vieillesse qui informait le père qu’on procédait à la liquidation de ses droits, datée de deux mois avant sa mort… et la photographie. Sidérée, je l’avais épinglée au-dessus de la table à écrire. Une photo trouvée par hasard et Lil, fille d’Ali et d’Huguette, voit resurgir son passé. En 1961, elle avait trois ans. Son récit est un parcours, abrupt et violent. Celle qui, longtemps, s’était crue une fille sans histoire, devra briser tous les clichés pour habiter enfin sa propre histoire. (Source : Calmann Lévy)

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