Dans un article du Monde diplomatique « Rap domestiqué, rap révolté », J.Denis conclut son texte par « un cas à part », la rappeuse Casey. « Cette Martiniquaise du « 93 » envoie des textes coups de poing : « Aucune différence dans cette douce France / Entre mon passé, mon présent et ma souffrance / Etre au fond du précipice ou en surface / Mais en tout cas sur place et haï à outrance / Mes cicatrices sont pleines de stress / Pleines de rengaines racistes qui m’oppressent / De bleus, de kystes, de peines et de chaînes épaisses. »
Et effectivement la rappeuse tranche dans le paysage du rap français. Membre du collectif Asocial Club, aux côtés de Al, Vîrus, Prodige (son acolyte d’Anfalsh), Casey refuse les compromis.
Racisme, violences policières, passé esclavagiste et colonial de la France font partis des thèmes souvent évoqués par la rappeuse dont les textes sont, par ailleurs, entrés à l’Ecole normale supérieure (ENS) lors du séminaire « La Plume et le Bitume ».
Lors de cette rencontre, elle déclare sans ambages : « Le rap n’a pas besoin d’être légitimé par les grandes écoles, on n’a pas besoin d’une chaire à Oxford pour que ce soit une grande culture. C’est important aussi, mais ça me gonfle qu’on acquiert quelques lettres de noblesse en venant à l’ENS. Pourquoi ça ne fait pas le même effet quand on va au bistrot, dans un bar ou un hall d’immeuble ? ».
« Tragédie d’une trajectoire » est son premier album solo.