Seconde Génération

1985-06-16

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A l’invisibilité des immigrés de la première génération répond l’esprit militant et revendicatif de la seconde. Les jeunes militants de la « Marche contre le racisme et pour l’égalité des droits » partie de Marseille et arrivée triomphalement à Paris, en 1983, ainsi que de Convergences 84, n’entendent plus rester cantonnés à la lisière de la société française. C’est dans ce contexte que s’illustrent de nouveaux chanteurs, dits « beur ».
En 1985, Mohand Mounsi, auteur-compositeur, sort ainsi un titre emblématique de la condition de ces enfants d’immigrés nés en France intitulé « Seconde génération ».

L’année précédente, dans sa chanson Les immigrés, il soulignait déjà le fossé entre ceux ayant grandi sur le sol français et leurs parents. Aux douleurs de l’exil d’une immigration économique succèdent les réalités et aspirations des enfants d’immigrés, pour lesquels, le « mythe du retour » s’est effondré.

« Ils vivent au fond des bouges
Priant à genoux les cieux
C’est à pleurer des larmes rouges
A cracher à jamais sur Dieu
Qui dira donc les mirages
Que s’invente leur mémoire
Les fantômes aux chers visages qui viennent les hanter le soir
Au pôle nord de la solitude. »
Les immigrés (1984)

M.Mounsi poursuit, ensuite, sa carrière dans la littérature, ne cessant de questionner le rapport à l’identité et l’altérité. Dans plusieurs de ses œuvres, il souligne l’importance de ne pas demeurer « enfermé » dans une seule catégorie. « Je revendique l’intégrité, c’est-à-dire être ni ceci ni cela mais toute chose » écrit-il dans son roman « Territoire d’outre- ville » en 1995.

       

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