« J’ai vécu de l’autre côté du miroir et j’en suis revenu. Chacun a le devoir de témoigner ». Abd al Malik, de son vrai nom Régis Fayette-Mikano retrace son parcours dans « Qu’Allah bénisse la France ». De son adolescence à la cité du Neuhof entre délinquance et classe préparatoire, religion, lettres classiques et rap, l’ancien fondateur du groupe N.A.P, les « New Africans Poets », aime la littérature de façon viscérale. Et si, comme il le souligne, « Lire est un combat », il y trouve également son salut.
« J’ai fait du rap parce que j’écrivais. Les écrivains sont mes héros. Ce sont eux qui m’ont appris qu’il fallait être humain jusqu’au bout. C’est notre seule feuille de route. »
A la suite de cette autobiographie, adaptée au cinéma en 2014, Abd al Malik ne cessera d’écrire et de publier romans ou essais.
Résumé :
Il a connu tout ce qu’un fils d’immigrés, Noir, pauvre, élevé par une mère seule avec six frères et sœurs, peut connaitre, de la délinquance des cités : vols et trafics en tous genres, argent facile, frime et rapports de force, sans oublier les proches tués par balles, morts d’overdose, ou qui ont sombré dans le fanatisme. Converti à l’islam – ou plutôt à cet islam obscurantiste qui sévit dans certaines banlieues -, il a parcouru les routes de France pour prêcher dans des mosquées de fortune. Abd al Malik avait tout pour entrer dans l’univers de “la haine”.
Pourtant, la bénédiction qu’il appelle aujourd’hui sur son pays d’accueil embrasse dans une même sincérité juifs, chrétiens ou laïcs, sans oublier toutes ses femmes. Car Abd al Malik a trouvé sa voie dans le soufisme, islam lumineux centré sur l’amour universel qui l’a réconcilié avec l’esprit de la citoyenneté. Le succès de son album, Gibraltar, a fait découvrir à un large public son verbe, son cœur et son intelligence profonde de l’humain.