Si les récits autobiographiques dits « beur » se multiplient, les sciences humaines s’emparent elles-aussi du phénomène. Ainsi, la chercheuse Sophie Ponchelet analyse l’intégration des jeunes femmes d’origine immigrée en France. En 1999, elle publie « Françaises », où elle dresse le portrait de six immigrées ou filles d’immigrés, qui « vivent et s’épanouissent en France ». Au début des années 90, après une enquête sur les « beurettes », elle avait publié avec Aïcha Benassïssa « Née en France, Histoire d’une jeune beur ».
Résumé
Née en France de parents algériens, élevée entre deux nations, deux cultures, deux modes de vie, Aïcha Benaïssa a compris très tôt qu’il lui faudrait un jour choisir : rompre avec les siens ou se soumettre totalement à la loi musulmane. Choisir, comme elle le dit, ” entre la Française que je suis et l’Algérienne que mes parents voudraient que je sois “. Mais le jour où elle se révolte ouvertement contre les traditions aliénantes, le drame éclate. Pour sauver leur fille du déshonneur, ses parents n’hésitent pas à la séquestrer en Algérie. ” Ils préfèrent me voir mourir en Algérie que me voir vivante en France ! ” Elle n’a désormais plus qu’un objectif : s’évader, reconquérir sa liberté, quitter ce pays terrifiant où la femme n’a aucun droit.