Roman de Mehdi Charef, publié en 1983 aux éditions Mercure de France
Considéré, aux côtés de Rachid Bouchareb, comme l’un des pionniers du « cinéma beur », Mehdi Charef est également romancier. « Écrire pour ne pas crever », le jeune immigré d’origine algérienne, mécanicien affuteur, en décide très tôt…Il veut s’exprimer « pour en sortir, s’en sortir », comme il l’explique à B.Pivot sur le plateau d’Apostrophes, en 1983.
Arrivé à 10 ans en France, Mehdi Charef vit dans le bidonville de Nanterre avant de rejoindre une cité HLM de Gennevilliers. Son roman, dont il commence l’écriture en 1975, évoque les difficultés d’un adolescent issu de l’immigration algérienne, tiraillé entre deux cultures et dont l’horizon apparaît fermé.
Si son premier ouvrage est publié en 1983, année de la Marche des Beurs, moment-clef de la sortie de l’invisibilité de la jeunesse immigrée de France, le film adapté de son roman est diffusé en 1985.
Résumé :
Une cité H.L.M.
Sur les murs : graffitis, slogans, appels de détresse, dessins obscènes. Madjid vit là. Il est fils d’immigrés, paumé entre deux cultures, deux langues, deux couleurs de peau, et s’invente ses propres racines, ses attaches. Il attend. Sans trop y penser à cause de l’angoisse, insupportable. La peur règne. La violence. L’amour aussi. Pour la mère Malika, les frères et sœurs, le père – un petit vieux tombé d’un toit et qui a perdu la raison.
Pour les copains et l’ami Pat, celui des bons et des mauvais coups, de la drague et de la drogue. La tendresse, l’amitié, quelques rires : ce sont les seules lueurs dans une existence vouée à l’échec. « Ça chante pas le béton, ça hurle au désespoir comme les loups dans la forêt, les pattes dans la neige, et qui n’ont même plus la force de creuser un trou pour y mourir.