Lorsque Younes, rappeur rouennais, met en ligne sa chanson « Le grand remplacement », il s’attendait à une vive réaction mais n’était peut-être pas préparé à autant de virulence. « Quelques centaines de menaces de mort plus tard », il fait le point.

« Je considère cette théorie du « grand remplacement » comme ce qu’elle est ; à savoir une théorie raciste et stigmatisante. Elle est une insulte à mon égard et à l’égard de tous ceux qui ne sont pas blancs en France. […] Il est important de garder à l’esprit que ces individus, bruyants sur internet, usant de multiples identités et le plus souvent sous couvert d’anonymat, tentent par tous les moyens de propager leur idéologie haineuse et de semer la division en France et en Occident. “Le Grand Remplacement’’ est un pied de nez, une moquerie, une goguenardise. C’est aussi un hommage à mon grand-père, Bassidi, qui était luthier et musicien. C’est de la musique, c’est de l’art. Et tant mieux si ça fait réagir, car qui peut prétendre faire du rap sans prendre position ? » (Source : Facebook Younes, Yoon on the moon)

Dénonçant, avec ironie, la doctrine d’extrême-droite de Renaud Camus, Younes s’attire les foudres de la « fachosphère ». Le rappeur originaire de Rouen a voulu souligner « l’absurdité de la théorie du grand remplacement […] J’ai pris conscience que c’était une insulte à mon égard. Et j’ai décidé de la tourner en ridicule avec autodérision et sarcasme. » (Source : StreetPress)
Cependant, parmi les membres de cette mouvance, rares sont ceux qui saisissent le second degré et perçoivent derrière les paroles provocantes du titre un aveu, voire un projet…
« Le grand remplacement, c’est ta fille qui me kiffe
Qui va m’faire des enfants, et ils auront mon pif »
Renaud Camus lui-même diffusera le clip sur Twitter tandis que le morceau traverse les frontières de l’extrême-droite