Années 2000

La Trempe

2007-11-08

Deuxième recueil de récits de Magyd Cherfi, la Trempe reçoit le prix Marguerite Audoux en 2007 et le Prix Beur FM Méditerranée, l’année suivante. En évoquant ses souvenirs d’enfance comme sa famille ou encore les inégalités, l’auteur, ex-membre du groupe Zebda joue avec les émotions du lecteur. D’après M. Harzoune « Les dénonciations sont puissantes, les images fortes et concrètes. Magyd Cherfi parle plus avec son corps et ses tripes qu’avec sa tête. Les fulgurances poétiques transpercent le texte de part en part. Sa poésie de castagne gronde contre la misère : “J’ai pas demandé la misère, cette chienne que réclame le mythe. J’ai pas besoin de ça. Mon père en a payé le prix pour trois générations, c’est bon !”. » (Source : Hommes & Migrations, 2008, 1271, pp. 170-171)

Résumé
Si t’as pas de fric, t’es pas d’ici » : on l’attendait sur l’immigration, Magyd Cherfi revient par la fracture sociale. En huit brefs récits vifs et tendres, mixant un sens du rythme festif et une acuité qui porte à la mélancolie, l’ex-parolier de Zebda fait un sort aux pièges de l’identité nationale et des horizons confisqués.
Les paradoxes et les débordements de l’amour maternel qui exclut et paralyse au lieu d’émanciper, la petite mort des illusions, les coups de boomerang du rock’n’roll engagé, la violence des rites d’initiation de terrain vague, les rêves de sensualité inassouvis, chaque texte est une tentative d’inventer la langue et le vocabulaire inédits de sentiments tus, trop longtemps retenus.
Et c’est à la seule force du verbe que Cherfi feinte et cogne et fait voler en éclats de littérature brute les impuissances entretenues et l’acharnement d’un destin qui toujours le renvoie « chez les défaits les sombres les aplatis les miens » – sans jamais plier, et sans geindre, jamais. (Source : Editeur)

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