Illégitimes

2021-01-06

ssue d’un milieu modeste d’origine immigrée et provinciale, Nesrine Slaoui n’a pas tout à fait le profil classique des élèves de Sciences Po. Si l’envie la taraude de faire de « grandes études », la montagne d’obstacles à franchir paraît insurmontable, d’autant qu’on lui assène que ce n’est pas pour elle. Une injection péremptoire qu’on lui répètera à plusieurs reprises et sous différentes formes. Pourtant, elle se lance à l’escalade de l’infranchissable muraille sociale, culturelle, géographique et économique dressée devant elle…et parvient à s’y hisser. Elle intègre Sciences Po et devient journaliste. Tout au long de ce parcours, elle se heurte à la condescendance et au mépris de ceux qui estiment qu’elle n’est pas à sa place. Violence de « classe », choc des cultures et doutes, le voyage est rude pour Nesrime Slaoui. La journaliste lutte contre un sentiment constant d’illégitimité, soigneusement entretenu par ceux dont l’avenir était déjà tout tracé. Elle témoigne de cet itinéraire semé d’embûches dans son premier roman autobiographique « Illégitimes ».

Résumé
Depuis un quartier populaire d’Apt, elle rêvait de journalisme, de Paris, de Science Po. Avec une mère femme de ménage, un père maçon et un nom à consonance « étrangère », elle savait qu’elle devrait redoubler d’efforts. Elle les a faits.
De retour dans la petite ville de son enfance à l’heure où le pays tout entier a été sommé de ne plus bouger, elle mesure à la fois tout ce qui la sépare désormais des siens, de son histoire, et tout ce qui l’y rattache encore, qui la constitue, et qu’elle essaie de préserver.
Pourquoi faut-il que certains rêves vous arrachent à vous-même ? Quelle couleur de peau faut-il avoir, et quel nom faut-il porter pour pouvoir décider de son avenir ?C’est le récit d’une réussite mélancolique. Critique, aussi. A l’égard de toute la violence qu’elle a dû et doit encore affronter, simplement pour trouver sa place sans être obligée de devenir quelqu’un d’autre. C’est aussi un hommage à tous ceux pour qui la légitimité demeure un combat permanent.

Page Précédente