Roman d’Azouz Begag, Béni ou le paradis privé suit le parcours d’un adolescent doublement discriminé en raison de son obésité et de ses origines. Ce second roman ne recueille qu’un succès mitigé par rapport au « gone du Chaâba ». Pour l’auteur, il s’agit d’un tournant dans la perception des immigrés d’origine maghrébine en France le « beur » est passé de mode…
« Pendant la décennie 80, le roman beur était à la mode […] Il y a dix ans, des éditeurs allaient en banlieue traquer le talent beur, fut-ce au prix d’un remaquillage à la sauce cambouis, béton, drogue et amour volé pour faire plus ” Autant en emporte le vent “…
Une douzaine de jeunes d’origine maghrébine des cités ont pu ainsi à cette époque, publier un roman, leur roman, car pour la plupart, à l’exception de trois ou quatre, ils en sont restés là.
Tout le monde peut constater que cette mode est passée. Les Beurs et les banlieues n’intéressent plus les éditeurs. On a l’impression que la société est gavée de ces histoires répétitives et tristes. Des éditeurs ont déjà trouvé une autre ouverture […] Les filles et les femmes d’origine maghrébine sont maintenant sollicitées pour écrire sur leurs conditions vis-à-vis de l’Islam. Sujet éminemment d’actualité. »
Résumé :
Les profs trouvent qu’il s’en sort bien ” pour un étranger “. Les policiers s’adressent à lui en petit-nègre. Lui, il s’est choisi un drôle de nom, qu’il aime ” parce que là, on voit pas que je suis arabe. Pas comme Ben Abdallah que je suis obligé de porter comme une djellaba toute la journée en classe. ” Béni est français. Ses parents, algériens. Et la société, compliquée. Alors quand on lui demande d’où il vient, il répond qu’il est ” d’origine humaine “, pour rire… Dans les années 70, lorsque les cités ne sont pas encore des ” téci “, un adolescent apprend à ravaler la honte et la colère pour laisser libre cours à sa rage de vivre communicative. (Source : Babelio)