Soucieux de représenter au mieux les quartiers populaires et de documenter les luttes de l’immigration, Mognis H.Abdallah décide de créer la première « agence de presse de l’immigration et des cultures urbaines ».

Les prémices de l’agence s’imposent à lui au début des années 80, en pleine effervescence du mouvement « beur », comme il l’évoque dans un entretien « On peut dire qu’à l’origine d’IM’média, il y a Rock Against Police (RAP), et la mort de Kader à Vitry en 1980. Kader était un gamin qui jouait au pied de la cité quand le gardien a tiré au 22 long rifle et l’a tué ; il se trouve qu’on le connaissait bien, le groupe RAP de Vitry avait fait plusieurs films Super 8 sur la cité où il habitait. Il y a eu une mobilisation importante, et quand les télés ont débarqué, il a été décidé de refuser qu’elles filment en leur proposant, si elles voulaient des images, de passer les nôtres. À l’époque c’était une proposition insensée : on cassait le schéma de l’informateur indigène, du témoignage captif, dans un cadre éditorial qui, déjà, alimentait le délire sécuritaire. » (Source : IM’média, l’immigration par elle-même. Vacarme, 2001/4 (n° 17), p. 30-36.)

A partir de 1987, l’agence produit des reportages et documentaires et poursuit son travail sur la représentation de l’immigration et des banlieues, dans les médias.