Années 80

A Yemma

1982-04-22

djurdjura

Troisième album de Djurdjura, « A Yemma » sera aussi le dernier rassemblant en son sein la totalité des membres originels du groupe. Fondé en 1979 par Djouhra Abouda, dite Djura, il est composé de plusieurs musiciennes et chanteuses kabyles.

Premier groupe exclusivement féminin d’origine immigrée en France, Djudjura allie musique moderne et traditions berbères. Aux côtés de ses sœurs, Djura, aborde dans ses chansons de nombreuses problématiques sociales. « Les thèmes de prédilection que je voulais porter haut et fort étaient ceux qui faisaient notre quotidien : la scolarité pour les filles, le mariage forcé, la soumission, le patriarcat, la jeunesse comme espoir dans l’avenir, la place de la Femme dans la société, la beauté kabyle, l’amour de la terre, la nostalgie mais aussi l’immigration, le racisme, les discriminations, l’identité, […] » explique-t-elle. Pour ce « premier groupe féminin et féministe de World Music berbère », il est également important de marquer les esprits avec ses tenues de scène : « J’avais opté comme tenue de scène pour la fouta traditionnelle kabyle rouge et or, mes couleurs fétiches : le rouge pour l’énergie, le sang, qui a été versé par nos parents et qui coule dans nos veines, le combat pour la vie. Et l’or pour l’astre des astres, le côté solaire, la lumière […]. La fouta était aussi le symbole du travail au féminin. C’était l’essuie-mains des femmes kabyles porté par nos mères, nos grands-mères, nos arrière-grands- mères et qui est toujours d’actualité. Il représente pour moi la force de travail de toute une population qui sont les femmes des sociétés rurales et dont le travail n’est pas reconnu à sa juste valeur. Nous le portions donc avec fierté […] ». (Source : Tadert-iw)

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