Kheireddine Lardjam adapte, sur scène, le roman « Désintégration » d’Ahmed Djouder. Déchiré entre ses identités française et algérienne, mal à l’aise avec des étiquettes dans lesquelles il ne se reconnaît pas, A. Djouder a écrit « Désintégration » pour « se réconcilier avec lui-même, avec son histoire, et plus largement avec l’histoire des Français et des immigrés » (Source : journal La terrasse). Plus d’une décennie plus tard, le texte reste d’actualité selon le metteur en scène K.Lardjam « Ce qui m’intéresse dans le texte d’Ahmed, c’est la voix de ce jeune quadra dit d’origine algérienne mais dont les parents sont nés en France ainsi que leurs enfants. Il est nécessaire de faire entendre cette parole qui échappe à l’univoque, qui tout en étant intime et subjective, tente un arbitrage équitable entre les différents protagonistes de ce récit manquant avec un regard tendre, parfois cruel, sur les torts partagés. Car si ces récits manquent, c’est aussi à cause d’une absence de transmission à l’intérieur des familles. La force de l’écriture poétique et engagée d’Ahmed se trouve aussi dans l’humour qu’il utilise. » (Source : journal La terrasse)
Résumé
Une voix tente de se faire entendre. Celle d’une génération, celle que l’on nomme « issue de l’immigration ». Ils sont français, nés en France, mais leurs racines viennent d’au-delà de la Méditerranée. Outre le côté descriptif d’une famille algérienne « type », Désintégration est le témoignage d’une génération qui souhaite raconter avec distance, critique et lucidité cet héritage culturel. Auteur, journaliste et psychologue, Ahmed Djouder écrit cette lettre ouverte d’une force inouïe sur les carences de l’intégration. Alors que l’immigration ne quitte plus le débat politique, il fait écho à sa propre situation de Français d’origine algérienne. Un écho qui s’est répercuté sur Kheireddine Lardjam.
Ses spectacles questionnent en effet largement la question du politique comme dans « End/igné » de Mustafa Benfodil et « Mille Francs » de récompense de Victor Hugo. Il adapte théâtralement Désintégration et met en scène une galerie de portraits interprétés avec force par Linda Chaïb, Azeddine Benamara et Cédric Veschambre, les trois interprètes fétiches de la compagnie.
Comme dans une salle d’attente sans porte, ils porteront sur le devant de la scène la force poétique et engagée du texte, brisant le silence sur notre Histoire commune, pleine de traditions mais aussi de contradictions et de révoltes. (Source : Théâtre national de Mâcon)