Le silence de mon père

2016-03-23

Dans ce récit-enquête, Doan Bui explore l’histoire familiale et rompt symboliquement le silence auquel son père est, désormais, contraint. L’auteure, qui grandit au Mans où ses parents vietnamiens se sont installés, ne s’était jusqu’alors pas vraiment penchée sur leur parcours, leurs liens avec le pays d’origine ou leurs ressentis d’immigrés. De leur exil, du déracinement et de ses causes, elle ignore presque tout. Pourtant cette journaliste a maintes fois évoqué le sujet de l’immigration dans ces reportages. Les « fantômes du fleuve », l’un de ses articles relatant l’itinéraire tragique des migrants tentant de franchir le fleuve Evros entre la Turquie et la Grèce, sera même récompensé du prestigieux prix Albert Londres, en 2013. Lors de ses travaux, Doan Bui a eu l’occasion de rencontrer et de s’entretenir avec de nombreux témoins, mais n’a jamais posé de questions à son père.
Poids des traditions culturelles ou tabous familiaux, fossé de non-dits et murs de pudeur, le silence est de mise chez les Bui. Enfreindre cette règle tacite ne sera pas sans conséquences pour Doan Bui, qui part à la découverte de « cet inconnu » paternel.

« Le silence de mon père » sera récompensé par les Prix de la Porte dorée et Amerigo Vespucci.

Résumé
Victime d’une attaque cérébrale, le père de Doan a perdu la parole et vit désormais drapé dans le silence. Doan réalise alors qu’elle ne sait rien de lui, de son passé, de ses origines. Au fil d’une enquête minutieuse et bouleversante, exhumant les archives, retrouvant des témoins de sa vie jadis, Doan recompose le puzzle pièce par pièce, tentant de dessiner un portrait de son père, de l’enfance au Vietnam à sa jeunesse insolente en France. Elle découvre peu à peu les secrets qui depuis si longtemps pèsent sur sa famille.
« Parler, c’est perdre la face. C’est la honte. C’est pleurnicher et se complaire. Un truc de mauviettes, un truc de riches. Un truc de « Français ».
(Source : L’Iconoclaste)

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