Désintégration

2006-03-26

Ahmed Djouder écrit « Désintégration » d’une traite, suite à un entretien d’embauche. Sa difficulté à se définir-lui même, à se situer entre identité française et algérienne, le frappe de plein fouet. Dans ce texte mêlant témoignages et explications, il s’interroge sur l’histoire des relations entre la France et l’Algérie, la crise des banlieues, la société française et ses immigrés afin de tenter de « réconcilier » les différents pans de son individualité.

Résumé
Dit-on de Polonais ou d’Américains qu’ils sont des immigrés de la 3e génération ? Pourquoi réserve-ton un sort particulier aux Arabes ? Pourquoi nous font-ils peur et pourquoi ont-ils peur de la France ? Avec un style personnel, parfois violent, toujours « écrit », l’auteur nous donne sa lecture de cette crise des banlieues qui a fait trembler la France. « Vous connaissez des Arabes qui ont réussi ? Vous aimeriez que des Arabes réussissent ? Bon, il y a bien quelques institutrices, quelques enseignants, quelques assistantes sociales, quelques infirmiers, quelques journalistes, quelques chirurgiens, quelques sportifs (bien sûr présentés comme Français), quelques avocats, quelques fonctionnaires, quelques conseillers de partis, un Préfet. Un Préfet qui a failli se faire tuer. Et de bonnes pelletées d’ouvriers, de vendeurs, d’éboueurs, de soudeurs, de maçons, d’employés sous-payés, d’agents techniques, de techniciens de surface, de chômeurs, de prisonniers. Vous savez pourquoi on trouve plus d’immigrés qui ont réussi dans le show-business ? Parce que c’est le domaine des artistes. De tout temps, les artistes ont été des marginaux. Entre marginaux, on se fait une petite place. Et puis c’est une autre bonne conscience de la société. Alors on voit émerger quelques chanteurs, quelques humoristes, quelques acteurs. Sauf quand ils doivent être sauvés par le public dans les émissions de télé-réalité. Parce que sils sont arabes ou blacks, c’est curieux ils ne gagnent jamais, ils arrivent en finale certes mais basta. Le public ne peut pas laisser un Arabe gagner, ce serait s’avouer vaincu. Comme s’il y avait la guerre, comme si on était encore dans le maquis. » Est-ce un récit littéraire ou une claque en pleine figure ? Colonisation, immigration, désintégration : ce pour quoi il faut changer. (Source : Editeur)

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