« Le porteur de cartable » est le troisième roman de l’auteur et scénariste Akli Tadjer. A l’instar de sa première œuvre, « Les A.N.I du Tassili », ce roman sera adapté, par son auteur, à la télévision et une fois de plus, il s’inspire d’un épisode de son histoire personnelle comme point de départ de l’écriture de ce livre.
« C’est une expérience vécue dans la mesure où il m’était arrivé d’avoir (à mon insu) livré des tracts dans mon cartable après l’école. Généralement, ma mère me mettait un paquet dans mon cartable et me disait va déposer ça chez untel ou untel. Dans mon souvenir ces livraisons ressemblaient à des balades dans Paris. Par ailleurs, je ne devais pas être très discret parce que tout le monde dans le quartier m’appelait le p’tit fellouze. Comme le roman est écrit à la première personne, je m’identifie forcément à lui. Je peux même dire que j’ai été son double pendant toute l’écriture du livre. » dira-t-il lors d’une interview.
Résumé :
Et sur sa lancée il m’avait surnommé le porteur de cartable. Son porteur de cartable. Comme je ne savais pas si je devais le prendre comme un compliment, il avait rajouté que c’était un honneur pour moi que d’être comparé aux porteurs de valises du FLN. J’avais acquiescé sans bien comprendre en quoi il était flatteur d’être comparé à un bagagiste.
Paris, mars 1962. En cette fin de guerre d’Algérie, Omar, dix ans, porteur de cartable du FLN, fait la collecte auprès des militants du réseau Turbigo. Tout est clair dans sa tête, jusqu’au jour où « l’ennemi », Raphaël, même âge, rapatrié d’Algérie, naufragé de l’Histoire, débarque sur son palier. C’est la guerre à la récré, dans la rue, dans l’immeuble.
Mais le monde des enfants n’est pas celui des adultes. Tout ce qui devait les séparer finit par les réunir, comme deux faces d’une même médaille. Voilà que Omar, le titi parisien, lui révèle la France et donne à cet étranger, venu d’Alger, des leçons d’intégration. Voilà que Raphaël, de son côté, fait découvrir au « p’tit fellouze » l’Algérie dont celui-ci ne connaît rien. (Source : JC. Lattès)