Second long métrage après « Black Mic-Mac » du réalisateur, Thomas Gilou, « Raï » s’inscrit dans la tendance du film de banlieue, en plein essor dans les années 90. Le réalisateur expliquera pourtant être l’un des pionniers du genre « Quand j’ai voulu ce film, explique Thomas Gilou, personne n’en avait encore fait sur la banlieue. Le phénomène de mode se crée car les financiers s’intéressent à un moment donné à ce genre de films. Je trouve ce phénomène positif dans le sens où l’on voit que ces gens existent, qu’ils ont des trucs à raconter, que ce sont des comédiens formidables, possèdent un type de jeu inédit. » (Les Inrocks, 30/11/1994).
A l’instar de réalisateurs comme A.Kéchiche, il fera des « castings sauvages » en banlieue pour trouver certains interprètes du film : « il n’y avait pas beaucoup de Rebeus dans les agences et, dans les cours, c’était pire : il n’ en avait carrément pas ! Je me suis dit qu’il fallait aller sur le terrain. Avec le chargé du casting, on est parti faire le tour des banlieues parisiennes. »
Synopsis :
La cité. Cages d’escaliers, caves, parkings et béton. Tiraillés entre les traditions maghrébine et française, Mezz, Aziz, Laurent, Nordine, Poisson et tous les jeunes se sont créés une culture entre Rap et Raï, un langage entre verlan et argot et un humour, imagé et incisif. Au milieu du béton, des bastons, de la dope et des arnaques, quelques espoirs fleurissent. C’est le cas de Djamel. Il veut sortir de cette zone. Il travaille, et ne veut pas d’embrouilles. Mais son frère, drogué, l’empêche de s’envoler. Djamel aime Sahlia, il la respecte. Sahlia, aussi, aime Djamel, mais elle veut vivre comme une française, sans l’autorité de son frère qui veille constamment sur sa virginité, sans les mariages arrangés entre les mères, sans le poids de la cité. Sur fond de musique Raï, dans la banlieue nord, des personnages attachants en prise avec leurs espoirs, leurs galères et leur révolte.
(Source : Unifrance)